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Richard Powers - L'ARBRE MONDE



Après des années passées seule dans la forêt à étudier les arbres, la botaniste Pat Westerford en revient avec une découverte sur ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Autour de Pat s'entrelacent les destins de neuf personnes qui peu à peu vont converger vers la Californie, où un séquoia est menacé de destruction.




"Bouleversant , étincelant , dense ... dense ! Après lecture , ne me viennent que des qualificatifs positifs pour parler de cette œuvre impossible à résumer.
Elle gravite autour de son thème majeur, l'arbre et le vivant. L'arbre et les siens. L'arbre et l'humain.

Symphonies poétiques et traités scientifiques s'entrecroisent pour servir la prise de conscience collective et ça donne une superbe mise en mots autour de huit nouvelles qui entrelacent leurs destins comme des racines.

Les arbres , comme des membres de la famille surgissent au cœur des récits .

L'utilisation constante d'un vocabulaire commun aux espèces humanise encore plus l'arbre : il vit, il est blessé, il communique, il meurt. On parle de sa chair, de sa peau, etc...

...nous méprisons les intelligences végétales, nous avons rompu les liens puissants qu'avaient nos ancêtres avec la nature.

Derrière les textes ou les personnages on perçoit l'ombre de Darwin, de Thoreau, de John Muir, de Abbey, mais Powers creuse et argumente et prouve et matraque : le vivant sur cette planète est un tout, nous méprisons les intelligences végétales, nous avons rompu les liens puissants qu'avaient nos ancêtres avec la nature.

Et, je n'ai pas besoin de préciser que l'auteur va bien sûr s'étendre sur les conséquences des dégâts infligés à la biodiversité par ignorance, par cupidité, par indifférence.


Voilà bien une œuvre salutaire, puissante : elle réveille les consciences, elle informe, elle conforte ou elle inquiète.

Mais, je dois dire que si cette lecture se grave dans la mémoire, elle requiert quand même un effort de concentration de tous les instants, avec, je le répète , des plages de plaisirs poétiques ou philosophiques ...

Vivez vos vies mes amours , je vous laisse aux oiseaux...

Autre bienfait , j'ai regardé mes arbres chéris: les frênes qui font parfois trop d'ombre , les chênes qui ont transformé ma pelouse en tapis de mousse, le lilas mauve qui va chez le voisin, les sapins moches qui jaunissent ...

Vivez vos vies mes amours , je vous laisse aux oiseaux, Richard Powers vient de balayer un peu plus mes scrupules de mauvaise jardinière, vous avez juste à me tolérer parmi vous en me pardonnant le livre de papier que je lis sous vos branches."

Cardabelle


 

Son inculpation pour attroupement séditieux coûte à Mimi trois cents dollars. Plutôt une bonne affaire. Elle avait payé deux fois plus un manteau qui lui avait donné deux fois moins de satisfaction.



Ce monde n’est pas notre monde avec des arbres dedans. C’est un monde d’arbres, où les humains viennent tout juste d’arriver.



Quand vous abattez un arbre, ce que vous en faites devrait être au moins aussi miraculeux que ce que vous avez abattu.



Vous et l’arbre de votre jardin êtes issus d’un ancêtre commun. Il y a un milliard et demi d’années, vos chemins ont divergé. Mais aujourd’hui encore, après un immense voyage dans des directions séparées, vous partagez avec cet arbre le quart de vos gênes.



Livrée à elle-même - c'est bien ça le truc - et à l'air, la lumière et la pluie, chaque tige pourrait bien prendre du poids, des dizaines de tonnes. Le moindre de ses semis pourrait pousser pendant six cents ans et toiser la plus haute des cheminées d'usine. Héberger des générations de campagnols qui ne verraient jamais le sol et des dizaines d'espèces d'insectes n'aspirant qu'à dénuder leur hôte. faire tomber en pluie dix millions d'aiguilles par an sur ses propres basses branches, bâtissant des matelas de terreau d'où s'élèveraient de nouveaux jardins.

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