Des incohérences environnementales dans l'aménagement des espaces verts de Cugnaux nous interpellent depuis quelques semaines.
En temps qu'association pour la préservation de la nature et vigie en matière écologique, représentant des citoyens soucieux de leur cadre de vie et des enjeux environnementaux, il est de notre devoir de les relever et de proposer des alternatives.
Gazon anglais, le non-sens écolo
CONSTAT
- Sur le parvis de l'Eglise, nous avons constaté l'apparition d'un véritable "green", un gazon de style anglais.
Même s'il confère un charme indéniable aux châteaux de la campagne anglaise, il est un non-sens écologique dans le sud de de la France, (Il n'a même plus la cote en Angleterre !). Outre le prix exorbitant de cette greffe de gazon par plaques, il doit être constamment arrosé, entretenu et tondu au mépris de la biodiversité et de l’environnement ce qui est une aberration au regard de la raréfaction de l'eau et de l'îlot de chaleur qu'est devenu le parvis depuis l'abattage injustifié des grands marronniers.
L'époque de la nature domestiquée en impeccable tapis vert à coup de tondeuse et de pesticides est révolue !
Ce choix menace la BIODIVERSITÉ dont nous avons plus que jamais besoin.
Sur ce green, plus aucune mauvaise herbe, aucune petite fleur, pas même une abeille ou un bourdon, encore moins une coccinelle ou un papillon. Comment affirmer avoir le souci de l'écologie et entretenir de manière impeccable et systématique sa belle pelouse lisse et homogène, ne comprenant pas plus de 4 espèces végétales… Conséquence, une pollution par les gaz, une pollution par les produits chimiques, un bruit infernal lors de la tonte, une utilisation abusive de l’eau et une perte de temps.
Que se passera-t-il lorsque comme tous les ans, de plus en plus fréquemment et plus tôt dans l'année, le département se retrouvera en restriction d'eau ?
PROPOSITIONS
Il existe pourtant des alternatives :
Il faut désormais systématiquement considérer l'herbe comme un support à la vie ! Un bon gazon est aussi une étendue pouvant servir à abriter des insectes et donc favoriser la biodiversité.
Une gestion plus écologique impose une gestion dite différenciée, en conservant des zones non tondues ou fauchées pour accueillir une flore et une biodiversité animale plus élevée et approcher les équilibres écologiques naturels (exemples : Mélange fleurs des papillons ou encore le gazon poules et lapins), adapté également à la ville.
Il existe des gazons fleuris, certains mélanges comme le gazon champêtre sont conçus pour être plus écologiques et demandent moins d’entretien, moins de tonte et peu ou pas d’engrais. D’autres mélanges sont constitués d’espèces comme le Zoysia tenuifolia, peu exigeant en eau et nécessitent très peu d’entretien.
Et pourquoi pas un gazon "éco-durable" = gazon composé de mélanges de graminées et de trèfle blanc nain par exemple. D'autres alternatives à base de graminées demandent peu d'entretien telle que la bruyère marine (Frankenia laevis), qui peut faire office de gazon fleuri sans tonte, piqué de petites fleurs roses en mai et juin. C'est une vivace tapissante pouvant résister aux mois de sécheresse et à un piétinement intensif. Des Asteraceae au feuillage gris-vert résistent aussi à deux mois et demi de sécheresse et à un piétinement modéré ainsi que d'autres couvre-sols peuvent représenter des choix plus pertinents, aussi esthétiques qu'adaptés.
Nous devons changer de savoir-faire et de vision, la plupart des citoyens s'émerveilleront davantage d'un gazon fleuri champêtre que d'une moquette rase sans la moindre pâquerette.
Nous nous étonnons de ce manque de clairvoyance ou de formation sur le sujet au sein des services concernés de la Mairie de Cugnaux.
Bois de Loubayssens : Aménagement d'une aire de jeu
CONSTAT
- L'aménagement d'une aire de jeu est en cours dans le Bois de Loubayssens. C'est un des bois les plus anciens de Cugnaux, depuis longtemps entretenu avec une gestion différenciée adaptée ce dont nous nous félicitons. Couler une chape de béton dans cet espace protégé, au pied d'arbres remarquables à préserver absolument, n'est aujourd'hui pas acceptable. (CF notre dossier sur le patrimoine arboré de notre ville)
Nous avions déjà souligné l'absurdité du projet d'abattage d'arbres dans cette zone pour construire une nouvelle route d'accès à la résidence Loubayssens (travaux en cours) et nous nous inquiétons de cet investissement de l'espace par dénaturation sans aucune information. Des centaines d'appartement sont livrés au sein d'immeubles construits récemment à la place des terrains de sports, nous concluons donc que cette aire de jeu vise à répondre aux besoins des familles du voisinage. Nous considérons pourtant que ces zones ludiques n'ont pas leur place dans des espaces naturels remarquables qui devraient être protégés, de la même façon que l'aire de jeu du parc du manoir a été supprimée.
PROPOSITIONS
A minima une information. A ce jour, 1er avril 2023, la chape est coulée et aucun panneau n'est en place sur les grilles délimitant les travaux pour expliquer l'aménagement de cet endroit.
Le parc en lui même est une aire suffisamment grande et agréable pour que les enfants s'adonnent librement à des jeux au lieu d'investir dans une nouvelle aire en béton défigurant le petit bois. Herbes hautes, souches d'arbres, allées ombragées sont autant de lieux pour jouer, courir, plus adaptés qu'un espace en béton dispendieux, avec son lot de normes de plus en plus strictes ne permettant quasiment plus d'utiliser des revêtements naturels (espace fermé, normes EN1117,...).
Ces aires sont d'un autre temps, leur construction et leur entretien sont couteux pour la commune. (Comme l'aire du Parc de La Françoy, dont les dégradations et les adaptations aux différentes normes représentent un certain budget).
Les ressources dont font preuve les enfants dans un espace naturel sont autrement plus étendues et leur laissent une infinité de possibilités ; tout sera à portée leur de main, naturellement !
Toiles aux pieds des arbres
CONSTAT
- Nous constatons sur plusieurs endroits à Cugnaux que le choix a été fait de poser des bâches aux pieds des arbres. Qu'elles soient dites "toiles de paillages", Géotextiles, etc., elles ont les mêmes caractéristiques, être à base de polypropylène et... meurtrières pour le sol.
Quand elles sont bien posées ces toiles occultent complètement la pousse des mauvaises herbes tout en permettant à l’eau de pluie d’atteindre le sol, car elles sont en partie perméables. Malheureusement le sol a besoin de bien d’autres choses vivre en bonne santé.
Pour être équilibrée, structurée et apte à bien nourrir les plantes la terre a besoin d’eau, mais surtout d’humus, de matière organique. Sans cet humus, le sol se
désagrège, perd sa structure, devient compact et instable en cas de grosses pluies. De plus, sans matière organique en décomposition la vie de la microfaune du sol devient impossible et sans cette vie, le sol est carencé : les plantes, les arbres en souffrent forcément. Le vivant devient plus sensible aux manques ou aux excès d’eau et plus sujet aux attaques des maladies.
De plus, en raison de leur laideur ces toiles sont souvent dissimulées sous du paillage minéral. Quel gâchis et quelles dépenses inutiles pour un résultat surtout très polluant in fine !
Une fois de plus, ce manque de clairvoyance ou de formation sur le sujet au sein des services concernés de la Mairie nous étonne…
PROPOSITIONS
Le paillage organique : son intérêt est de protéger et de nourrir le sol, à l'opposé des toiles de paillage. Un vrai paillage assez épais pour empêcher l’herbe de pousser n'a que des avantages pour la nature et la biodiversité. Nous préconisons les broyages végétaux qui nourrissent et protègent le sol, tout en empêchant les adventices de pousser, le paillage avec du compost à peine décomposé, du paillage du style BRF (Bois Raméal Fragmenté) comme cela est d'ailleurs pratiqué sur les abords du cimetière Bachecame ou de la tonte de pelouse.
Meilleure est encore la solution qui consiste à couvrir la zone de plantation au pied des arbres de manière optimale, de bien choisir ses végétaux, d'opter pour un panel de plantes capables de résister aux maladies et aux parasites locaux, en plus du climat régional. Elle empêchera naturellement et sans aucun artifice la pousse des mauvaises herbes.
Ainsi, le sol restera vivant. Certains couvres sols, une fois bien lancés ne nécessitent plus aucun entretien une à deux années seulement après leur mise en terre et restent fleuris en toute saison et sous toutes les expositions, pourvu que le choix initial soit pragmatique et respectueux du vivant.
(Que nos adhérents, sympathisants, autant de lanceurs d'alerte soient ici remerciés !)
Comments